Nouvelles formes de finitions : Viwateq, ...

De nouvelles formes de finition de l’inox ont fait récemment leur entrée sur le marché. Viwateq, ... Ces types de finitions sont une variante du microbillage humide mais à la place de billes, le grenaillage est réalisé avec une pâte de microparticules. La qualité de la finition en termes d'hygiène et de valeurs du grain est nettement meilleure que celle du microbillage classique et elle est fortement plébiscitée par les fabricants et les lobbyistes, surtout auprès des instances qui s'occupent de directives et de normes ainsi qu'auprès des décideurs dans le cadre de projets impliquant de l'inox pour de grandes entreprises alimentaires et pharmaceutiques.

Selon moi, il n'est pas tout à fait juste d'en faire 'la finition de l'avenir'. Tout le monde connaît les avantages et les inconvénients du microbillage classique et celui-ci est très peu utilisé dans les environnements pharmaceutiques ou pour les pièces qui sont en contact direct avec le produit en raison de ses inconvénients. Le décapage et la passivation ainsi que les travaux avec des matériaux meulés ou polis, complétés ou non par un électropolissage en traitement final, sont au moins aussi efficaces selon nous.

 

D'ailleurs, la finition est indépendante de la qualité du matériau entrant (une pièce qui a déjà une valeur Ra très faible sans Viwateq sera meilleure, bien entendu, qu'une pièce couverte de rayures et avec une valeur Ra élevée, qui sera ensuite 'camouflée' avec une soi-disant bonne finition). Et selon moi, une finition Viwateq pour des pièces dont les soudures n'ont pas été polies n'a pas vraiment de sens.

En outre, une conception hygiénique va bien au-delà de la finition seule. En fait, tous les angles droits devraient être évités et toutes les soudures internes devraient être polies mais je vois cela rarement sur le marché (pour des raisons de coût).

Viwateq se voit encore attribuer d'autres propriétés : de leur imperméabilité à leur aspect plus lisse en surface mais sur le marché, il n'existe actuellement qu'un seul moyen de donner une indication de la facilité de nettoyage, à savoir la valeur du grain et c'est également le seul facteur qui peut être mesuré facilement. Contrairement à ce qui serait prouvé scientifiquement, nous avons l'impression que ces propriétés supplémentaires relèvent de "l'argumentation promotionnelle".

Nous avons déjà vu passer beaucoup de nouveautés (comme par exemple le microbillage humide classique qui était déjà plus efficace en termes d'hygiène que le grenaillage à sec) mais aucune n'est jamais vraiment sortie du lot. Contrairement à ce qui a été prouvé, les classiques (matériaux généralement polis ou décapés ou une combinaison des deux) restent pour nous au moins équivalents, voire souvent meilleurs et le décapage est également un très bon moyen de nettoyer chimiquement (un aspect qui me manque dans le processus Viwateq). Au contraire : que va-t-il se passer à terme si le même liquide est récupéré à chaque fois ? De la corrosion pourrait bien commencer à se former, comme c'est déjà parfois le cas lors d'un traitement au tonneau sans décapage par la suite.

Toutefois, il s'agit ici de nouvelles technologies et nous continuons de suivre ces évolutions avec beaucoup d'intérêt. De plus, c'est le client qui choisit la qualité du matériau et la finition et Alinco n'a qu'une fonction de conseil. Nous pouvons donc proposer ces finitions si le client le demande et c'est ce que nous ferons. Nous sommes curieux de voir ce que cela donnera à l'avenir.

Karine De Bie

10 août 2014